Un rêve devenu passion         

               Aussi loin que je puisse remonter dans mes souvenirs, le métier d’enseignant m’a toujours passionnée.  Déjà à l’école primaire, mon jeu préféré, en fin de semaine, les jours de congé et pendant les vacances, consistait à  «faire la classe». J’alignais  alors des poupées qui écoutaient sagement mon enseignement. Il m’arrivait aussi, toutes les fois où mes frères et mes sœurs se prêtaient à mes jeux, d’avoir des classes vivantes et bruyantes. Ce furent pour moi des moments de pur bonheur. Je me métamorphosais successivement en sœur Suzanne, très sévère la directrice de mon école au primaire, en sœur Véronique mon enseignante en 4e année, plutôt sereine ou encore en la coquette madame Jean Poix,  mon enseignante de français.

                Les années ont passé et mon choix de départ se confirma. J’entrai à l’École Normale Primaire (en Haïti mon pays d’origine).  Trois ans plus tard, j’étais prête à exercer mon beau métier. J’y suis restée peu de temps. Au cœur de cette passion, s’en est développée une autre: l’enseignement de l’histoire.  Je retournai donc aux études, je fis pendant trois ans une formation en histoire et en géographie  que j’enseignerai  par la suite au secondaire.

                Puis, j’eus le désir d’étudier le droit, pour avoir  autre corde à mon arc.  Ce que je fis. J’ai travaillé quelque temps dans le milieu de la justice.

               En 2007,  j’ai pris, avec ma famille, la décision d’immigrer au Québec. Je me suis naturellement dirigée vers le milieu de l’enseignement, mes premières amours.  J’ai fait du bénévolat dans deux écoles primaires.  J'ai travaillé dans l’une d’elle sur la base d’une tolérance d’engagement que me délivra le MELS. Comme dit le vieil adage: « qui s’y frotte, s’y pique». Je me donc inscrite au programme  de Baccalauréat en éducation préscolaire et enseignement primaire  pour poursuivre  ma carrière d’enseignante au Québec.