Système d'émulation, pour ou contre...

Il y a un an, j’ai eu à prendre position: «pour ou contre les systèmes

d’émulation» ?  J’avais à l’époque pris une position catégorique, j’étais contre. Ce rappel, au passé, ne signifie pas qu’entre temps, j’ai basculé de l’autre côté. Les systèmes d’émulation ne correspondent toujours pas à mes valeurs. Je demeure convaincue que dans la société comme à l’école, on s’use à réprimer les comportements inadéquats de manière ponctuelle, sans aucun plan, sans aucun suivi et surtout sans réintégration. On est vite confronté à la récidive. Ces techniques de modification de comportement ne sont pas pour amener l’élève vers l’autonomie ou vers un autocontrôle. Elles satisfont plutôt un besoin de l’enseignant de contrôler les élèves.

 

 

Je pense qu’instaurer dans sa salle de classe un système basé sur la peur ne peut en rien faciliter un climat de vie saine. Je rêve sans doute, mais je crois que je gagnerais davantage, si un enfant sait, dans les détails, pourquoi il doit ou ne doit pas avoir tel ou tel comportement. Il est alors responsabilisé et peut comprendre la conséquence logique, positive ou éducative qui s’en suit. C’est, selon moi, l’attitude qui prouve qu’on est à l’écoute de ses élèves et qu’on les respecte.

 

Les systèmes d’émulation ramènent à des pratiques dépassées issues du behaviorisme.  Or l’évolution des méthodes d’éducation préconise d’autres manières d’intervenir dont «la pédagogie de la participation et de l’autonomie.»

 

Cependant, le système d’émulation n’est pas à rejeter, il ne convient simplement pas à l’ensemble du groupe-classe. Certains élèves, très souvent la majorité, n’ont rien à voir avec le système. Ils passent inaperçus et subissent une situation qui, dans le fond, ne les concerne en rien.  Leur comportement positif est rarement mis en exergue. Ils ne connaissent pas de «moment de gloire» pour reprendre une expression chère à ma professeure, Madame Martin.

De plus en plus, les élèves en difficulté sont intégrés dans les classes ordinaires. C’est là qu’un système d’émulation, appliqué au cas par cas, fera de l’effet. Ces élèves nécessitent un support, un soutien «mécanique».

 

Marie Myrtha Pierre Toussaint

ÉPEP- UQAM  

 Automne 2014

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